itchannel.info, dimanche 11 décembre 2022
L’OCDE, en partenariat avec Randstad, a analysé l’impact de la transition numérique sur le marché du travail. Le résultat de cette étude, menée grâce au big data, montre que généraliser l'acquisition des compétences numériques est un moyen de faciliter l’accès et le maintien dans l’emploi de tous les profils.
L’étude montre que la demande portant sur les métiers du numérique continue de croître. En France, cette demande a augmenté de 66 % au cours des quatre dernières années et 7 % des offres publiées en ligne concernent des professions du numérique, un niveau légèrement inférieur à celui des autres pays européens analysés.
Métiers du numérique : quelle part dans l’ensemble des offres d’emploi en ligne ?
Les développeurs de logiciels, les programmeurs et les ingénieurs en logiciels sont particulièrement recherchés. Au Royaume-Uni, deux annonces en ligne sur trois concernant les métiers du numérique s’adressent aux développeurs de logiciels et aux programmeurs. Au Canada, à Singapour et en Espagne, les développeurs et les ingénieurs en logiciels représentent près de 50 % des offres d’emploi dédiées aux professionnels du numérique. En Allemagne et en France, la part des offres d’emploi en ligne destinées aux développeurs de logiciels et aux programmeurs s’élève respectivement à 37 % et 36 %.
Les administrateurs et les analystes en informatique/de données représentent un cinquième des métiers du numérique dans l’ensemble des offres analysées. En France, ils sont mentionnés dans près du tiers des annonces spécialisées. Les métiers de technicien en TIC[1] et d’opérateur de saisie sont quant à eux présents dans moins de 20 % des offres d’emploi en ligne, pourcentage qui chute même à 7 % en France et en Allemagne.
Des compétences numériques de plus en plus recherchées
Si le rythme de la transformation numérique augmente la demande de spécialistes, il fait aussi évoluer le socle de compétences dont les travailleurs ont besoin pour s’épanouir dans leur métier. L’étude montre qu’au cours des dix dernières années, la demande de compétences numériques s’est étendue à différents métiers et secteurs plus rapidement que la demande d’autres compétences. Autrement dit, les métiers qui, il y a quelques années encore, ne nécessitaient pas d’outils ou de compétences numériques, se digitalisent de plus en plus.
Parmi les domaines de compétences qui se sont le plus rapidement diffusées sur le marché du travail, l’étude en relève cinq : l’analyse de données avancées (Big data, IA, etc.), la cybersécurité, la programmation, l’automatisation et l’internet des objets (IoT) et enfin, les compétences numériques liées au commerce avec notamment la gestion des médias sociaux.
Les compétences digitales demandées
Le rapport établit également une liste de compétences digitales dont la demande s’est fortement accélérée en quatre ans sur le marché de l’emploi dans les pays de l’Union Européenne :
«La digitalisation de notre environnement modifie profondément le monde du travail. Il est essentiel de faire en sorte que cette révolution numérique soit source d'opportunités pour tous et qu'elle ne laisse personne sur le bord du chemin par manque de compétences. Les entreprises et les pouvoirs publics doivent travailler main dans la main pour identifier le plus rapidement possible les métiers fortement impactés par le numérique et ensuite accompagner proactivement les collaborateurs dans la mise à jour et l’up-skilling de leurs compétences afin de leur permettre de rester employables sur un marché extrêmement dynamique », indique Frank Ribuot, Président du Groupe Randstad France.
Un accompagnement des collaborateurs dans l'acquisition et le développement de compétences numériques
Les résultats de l’étude montrent qu’il est urgent, pour les entreprises et les pouvoirs publics, de coordonner leurs efforts afin de permettre aux travailleurs de réussir pleinement dans un marché du travail toujours plus tourné vers le numérique. Le Groupe Randstad, leader mondial des services en ressources humaines, préconise pour ce faire quatre axes de travail :
Pour rester économiquement viables, près de deux entreprises sur trois ont besoin de développer de nouvelles activités digitales[3]. Les entreprises doivent donc se doter des compétences numériques les plus demandées et rester attentives aux compétences émergentes. Elles doivent encourager leurs collaborateurs à maintenir à jour leurs savoir-faire et à acquérir de nouvelles compétences. Pour les collaborateurs positionnés sur un métier en déclin, l’entreprise doit également accompagner leur requalification. Grâce à une stratégie de formation et de développement ciblée, les entreprises peuvent aider leurs collaborateurs à rester employables sur un marché du travail hautement dynamique.
Avec l’accélération de la digitalisation de l’économie mondiale, les compétences en matière de sciences, de technologie, d’ingénierie et de mathématiques (STIM) deviendront encore plus essentielles. Les ingénieurs, les mathématiciens et les data scientist seront la colonne vertébrale de la société de demain axée sur la technologie. Conseiller et orienter les personnes vers ces métiers permettra aux entreprises de pouvoir faire appel à des profils adaptés à leurs besoins.
Pour que les entreprises aient accès aux compétences difficiles à trouver, il est important qu’elles donnent la priorité à l’expérience talent. La pandémie a fait évoluer le contrat social qui existait entre les employeurs et les collaborateurs, lesquels attendent désormais de l’entreprise qu’elle leur apporte davantage qu’un emploi et un salaire. Une récente étude de Randstad[4] montre que les talents veulent un employeur empathique, qui se préoccupe de leur bien-être, qui propose un environnement de travail agréable, offre des perspectives de carrière et un travail qui ait du sens.
Le marché mondial de l’emploi va s’adapter à un mode de travail plus flexible. Pendant la pandémie, le télétravail et les horaires flexibles sont devenus la norme et cette tendance devrait perdurer. Les gouvernements et les entreprises vont devoir affiner leurs politiques et leurs pratiques afin de permettre aux natifs du numérique et aux employés nomades d’adopter des modes de travail nouveaux et alternatifs.
Pour les entreprises, comme pour les salariés, se préparer au changement radical du marché du travail est à présent une priorité.